Voilà un mode de vie qui alimente bien des fantasmes, mais également, bien des idées reçues. Voici quelques éléments de réflexion avant de faire le choix de poser son sac à bord d’une péniche habitable pour de bon !
Sommaire
1 – Voir petit !
2 – Trouver son bateau
3 – Où stationner ?
4 – Des contraintes et quelques facilités…
1. Voir petit !
Vivre sur une péniche est avant tout un choix ! Le choix d’un habitat, minimaliste et privilégié. Le choix d’une forme de précarité, celle-là même qui fait la liberté. le simple fait de savoir que l’on peut larguer les amarres à tout moment, aide à percevoir sereinement les contrariétés de la vie ! La proximité de la nature, la voie d’eau qui courre et vit au gré des saisons, le voisinage qui se renouvelle, les amitiés qui se nouent, les solidarités spontanées ne font que conforter ce choix de vie. Vivre sur l’eau est une aventure humaine particulièrement enrichissante et régénérante !
Lorsque l’on cherche une péniche à vendre, les annonces de bateaux fluviaux proposent de très grands bateaux. Ceux-ci sont souvent pas plus chers que les « petits ». Ne vous laissez pas charmer par ce chant des sirènes : la simplicité et la facilité n’ont pas de prix ! Sauf à y loger une famille nombreuse, je recommande d’opter pour un bateau de moins de 20 mètres. Les avantages sont nombreux : un simple permis «rivière» suffit, les autorisations de stationnement sont plus faciles à obtenir, et les visites périodiques au sec, sont à la discrétion du propriétaire et non imposées par la réglementation. Plus important encore, plus le bateau est petit, et plus l’on navigue ! On largue plus facilement les amarres d’un bateau à taille humaine, que les aussières d’une « péniche » de 38,50 m.
2. Trouver son bateau
Lorsque l’on envisage ce mode de vie, la référence est naturellement la revue ‘Fluvial‘ dans laquelle on trouve tout ce qui se rapporte à l’eau douce : des articles techniques, d’autres sur les aménagements de bateaux habités, mais aussi chaque mois, de nombreuses annonces de péniches à vendre. Il est possible de télécharger tous les anciens articles, mais également de commander les Fluviacartes (www.fluviacarte.com), les guides de navigation dédiés à chaque voie d’eau. Tout au long du processus d’achat, on pourra se faire aider par un courtier spécialisé qui saura vous aider à trouver le bateau qui vous convient. Cette dépense est loin d’être superflue si vous manquez d’expérience, et surtout si vous vous laissez tenter par les charmes d’un bateau ancien ou étranger, comme une péniche hollandaise.

3. Où stationner ?
Si votre bateau est d’une taille compatible avec les ports de plaisance, tout sera simple. Dans les autres cas, il vous faudra obtenir une AOT du concessionnaire de la voie d’eau. L’Autorisation d’Occupation Temporaire du Territoire, est le sésame qui vous permet, moyennant redevance, de stationner votre bateau sur le domaine public. Elle est généralement délivrée par Voies Navigables de France, ou par les régions ou Départements selon les cas. Une AOT est toujours de courte durée (5 ans maximum) et surtout précaire, c’est à dire révocable.
Enfin, elle est nominative, ce qui signifie que le vendeur d’un bateau d’occasion ne peut en aucun cas se prévaloir de son emplacement lors de la vente. Acheter un bateau stationné devant le Champ de Mars, ne signifie aucunement que vous pourrez garder la vue sur la Tour Eiffel !
4. Des contraintes et quelques facilités…
Cette précarité est à la fois le sel et le combat des « pénichards » qui cherchent d’autant plus à pérenniser « leur » emplacement qu’ils doivent établir une adresse postale, disposer d’eau, d’électricité, et désormais, d’un raccordement au réseau d’eaux usées. Le long des fleuves et rivières, il est souvent nécessaire de disposer d’une passerelle qui permette un accès facile à bord quel que soit le niveau de l’eau. Habiter sur l’eau, procure le sentiment de vivre en privilégié ; une impression confortée par les regards envieux des promeneurs du dimanche. Si vous discutez avec eux, ne leur avouez pas que votre bateau, bien mobilier par définition, n’est pas soumis à la taxe foncière. Vous verriez leur attitude se muer de l’envie à la jalousie !
Vivre sur l’eau est un pur bonheur qu’il ne faut pas gâcher ! Voici donc quelques réflexions issues de 8 années passées à bord… Évitez le « comme à la maison » ! Changer de vie est justement l’occasion de cultiver « L’Art de l’essentiel » en limitant le futile et le médiocre : la poêle qui colle, le tournevis ébréché, le livre “bof”. En n’emmenant à bord que des objets de qualité ; en éliminant tous les « encombrants de ménage », on peut se satisfaire d’un bateau de taille très raisonnable ! Évitez lors de la phase de projet, d’attribuer un endroit à chaque usage. Cela vous obligerait à cloisonner et à multiplier les pièces inutiles. Cuisine, discussions, retrouvailles… tout se passe finalement autour de la table du carré. C’est aussi là que vous apporterez dossiers et ordinateur, même si vous avez aménagé un superbe bureau !
L’article est rédigé par Olivier Chauvin.
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Comment ne pas applaudir de deux mains ! On commence déjà à rêver ! Reste à trouver l’oiseau rare, et surtout l’emplacement à quai, sans escalade….Toue suggestion bienvenue …