Parfois incontournable, cette étape représente souvent un casse-tête pour les nouveaux propriétaires : Nous vous proposons un petit tour d’horizon des fondamentaux à connaître pour que cette étape ne soit pas un calvaire.
Les possibilités sont infinies pour nommer son bateau ! Selon vos préférences et votre penchant ou non pour la superstition, il vous faudra cependant tenir compte d’un certain nombre d’éléments.
1. A propos des règles d’identification du bateau
En France, outre une immatriculation, les bateaux de 22 chevaux de puissance ou plus ainsi que ceux dont la longueur de coque est supérieure ou égale à 7 mètres doivent avoir un nom. Ce n’est qu’après cette démarche que le bateau pourra être immatriculé. Nom et immatriculation figureront ensuite en bonne place sur ce que l’on appelle l’acte de francisation. Afin d’enclencher ces procédures, il vous faudra contacter le bureau de douane du port d’attache de votre bateau. Pour les voiliers, le nom du bateau doit être inscrit sur la poupe et à l’avant. Pour les bateaux à moteur, le numéro d’immatriculation devra figurer en bonne place sur chacun des côtés de la coque (le cas échéant, sur une partie verticale de la structure). Tous les
types de bateaux devront avoir leur numéro d’immatriculation lisible depuis le poste de pilotage, ou bien à l’intérieur du cockpit (hauteur minimale requise pour les caractères : 1cm ; pour l’épaisseur du trait : 0,1 cm). Les lettres du nom devront être d’une couleur claire sur un fond foncé ou bien d’une teinte sombre sur un fond clair. Vous l’aurez compris, l’essentiel est avant tout que le nom soit visible.
2. Quelques pistes et inspirations
Original, personnalisé, poétique, humoristique, passe-partout… les critères guidant les nouveaux acheteurs en quête d’un nom pour leur bateau sont variés. On observe une majorité de bateaux baptisés par le nom d’un proche, ou même de plusieurs (il s’agit souvent des patronymes des enfants ou petits-enfants des plaisanciers). On fusionne alors différentes syllabes des prénoms à honorer : « Anthéa », pour Antoine et Léa, par exemple. De nombreux personnages mythologiques et créatures légendaires inspirent également les marins. Parmi ceux que l’on croise souvent dans les marinas : Calypso, Poséidon, Freyja, Osiris, Cyclope, Nessie, ou encore Pegasus, pour n’en citer que quelques-uns. Les noms de villes, régions, états et pays font également légion sur l’eau. On retrouve par ailleurs de nombreux patronymes relatifs au milieu aquatique et marin, souvent associés à un article ou à un adjectif : L’Albatros, L’Ecume, Beau Rivage, L’Hydre bleue, etc. Enfin, comptent dans les noms qui reviennent les constellations (Andromède, Cassiopée, Orion…) et les jeux de mots. Certains propriétaires ont ainsi nommé leur bateau Mea – car « mea coule pas ». Et oui ! Quant à savoir si vous devez appeler votre bateau Centaure ou Le Centaure, il n’existe à ce jour aucune contrainte juridique et en pratique aucune sanction ni vérification à ce sujet. On dit seulement que si l’article devant un adjectif n’est pas à proscrire, l’article avant le nom est à éviter. Il s’agit là d’une simple contrainte d’usage suite à de nombreux débats soulevés au début du XXe siècle. Il sera en tous les cas préférable de choisir un nom plutôt court, car vous pourriez avoir à l’épeler à la VHF. Enfin, pour les bateaux de 24 mètres ou plus, il vous faudra fournir un certificat de non-similitude de nom (qui vous sera délivré sur demande auprès des délégations à la mer et au littoral). Pour les autres, sachez que le numéro d’immatriculation suffit à différencier les navires entre eux.
3. Superstitions et croyances
Vous savez certainement que depuis des siècles, la navigation est un milieu très marqué par les croyances et superstitions. Exemple à destination des néophytes : les lapins. Embarqués à bord et malencontreusement échappés de leurs cages, ces animaux pouvaient grignoter les cordages et le calfatage alors en chanvre, entraînant ainsi des conséquences désastreuses pour le navire. Ils firent de si considérables dégâts que prononcer leur nom en mer fait encore frissonner plus d’un marin aujourd’hui. Pourtant,
parmi les superstitions maritimes, nulle mention n’est faite des rats, rongeurs tout aussi dévastateurs… Quel lien avec les noms de bateau nous direz-vous ? La leçon à en tirer : parmi toutes les vieilles croyances, il y a des enseignements à retenir et des anecdotes à laisser. C’est pourquoi à l’heure où certains plaisanciers affirment qu’être superstitieux porte malheur, d’autres, par simples précautions, respectent les traditions et tiennent compte des vieux adages. Ainsi, changer le nom d’un bateau acheté d’occasion porterait malheur. Mais rassurez-vous ! Si vous venez de faire la fière acquisition d’une Ginette III et que les prénoms vintage, même troisièmes du nom, ne sont pas à votre goût, il existe une solution (« ouf », on vous sent soulagé !). Au premier départ du port à bord de votre bateau fraîchement renommé, recoupez trois fois votre sillage : il paraît que cela contre le mauvais sort. Vous pouvez aussi mettre les voiles en toute impunité, après tout si vous l’avez nommé l’Insubmersible, aucun risque, non ?
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