Winchs électriques… la puissance à portée de toutes les mains !

12 février 2020

A partir d’une certaine surface, border une voile demande une bonne force physique, or il existe des solutions pour rendre ces manœuvres accessibles à tous, y compris aux Personnes à Mobilité réduite.

1. Pourquoi, pour qui ?

Les winchs ont rendu accessibles à un seul homme, des manœuvres qui nécessitaient tout un équipage. Malgré cela, souquer un cordage, reste parfois physique ! C’est pour cette raison que les principaux accastilleurs ont développé des solutions électriques qui sont autant d’aides à la manœuvre. Il peut s’agir de moteurs intégrés, mais les principaux fabricants proposent des kits de conversion pour la majorité de leurs modèles.
Si vos winchs n’étaient pas compatibles, il vous resterait la solution de la manivelle électrique, qui présente l’atout de pouvoir être utilisée partout, quel que soit le bateau ou le winch.

La première utilisation que l’on imagine à ce genre de système, est d’aider à border les écoutes de génois, qui sont celles sur lesquelles on force le plus. A la lumière de l’expérience, en équipage familial ou réduit, l’usage le plus pratique et confortable de la motorisation, est celui du winch de drisses. Une telle installation permet de hisser sans effort une voile lourde comme le sont les grand-voiles lattées, ou même de faire grimper sans effort un équipier qui aurait à intervenir en tête de mât.

En fait, l’aide électrique n’est pas seulement utile lorsqu’il faut forcer ; elle est surtout agréable lors des fastidieux « moulinages ». Aux tenants de la navigation « virile » qui haussent les épaules devant tant de facilité, rappelons simplement que même les gros bras vieillissent et que la motorisation permet à un large public de pratiquer la voile, y compris les Personnes à Mobilité Réduite.

2. Comment ça marche ?

Chaque fabricant a son propre système. Chez Harken, tous les modèles de winchs, du 35 au 80 peuvent être équipés. Le moteur se monte sous le pont, en position verticale ou horizontale selon l’espace disponible. La fixation est relativement simple puisqu’elle reprend celle du winch. Seul un perçage du support sera nécessaire pour laisser passer l’arbre du moteur.

La consommation électrique est intermittente et relativement faible (700 à 2000 watts), il n’est donc pas indispensable d’installer un parc de batteries dédié, pour autant que celui du bateau soit suffisant. Le circuit comprend un disjoncteur, un relais qui sert également de limiteur de charge, et un boîtier de commande. Celui-ci est fixe, filaire et ne comporte que 2 boutons qui correspondent aux sens de rotation du moteur, qui exploite ainsi, les 2 vitesses mécaniques du winch.

3. Attention, c’est balaise !

C’est cette démultiplication qui explique la puissance développée et la faible consommation électrique. Une puissance qu’il faudra savoir doser, sous peine de se laisser déborder ! Imaginez qu’en hissant la grand-voile, une latte se prenne dans un lazy-jack… Si l’équipier, à l’abri de la capote, ou le nez sur la commande, ne s’en rend pas compte, le pire est à craindre ! De même, pour les écoutes, mieux vaudra faire preuve d’un peu de subtilité : il ne s’agit pas de faire passer tout le génois dans la poulie à chaque virement de bord ! Un doigté d’autant plus nécessaire que très peu de systèmes permettent de choquer autrement que manuellement. La motorisation est une aide, mais on est loin encore, d’une navigation presse-bouton, où le réglage des voiles se ferait d’une simple pression du doigt !

4. Jamais sans ma manivelle !

La principale limite de la motorisation est qu’elle est fixe. Si l’on souhaite la généraliser, il faut autant d’installations que de winchs. La manivelle Ewincher ne connaît pas cette contrainte : elle est utilisable sur n’importe quel winch, quelle que soit sa taille, et peut passer d’un bateau à l’autre. Elle est proposée dans une mallette souple qui contient la ou les batteries, le chargeur, un convertisseur 12 V et tous les accessoires, y compris une baille et une laisse de sécurité.

Elle peut s’utiliser en manuel, en mode électrique, ou combiner les deux. Là encore, les boutons inversent le sens de rotation pour bénéficier des vitesses de démultiplication du winch. Ici, la pression du doigt est progressive, ce qui évite la mise sur orbite d’un équipier insuffisamment stable sur ses jambes. De toute façon, et à contrario d’un système fixe, la main de l’opérateur ressent immédiatement tout blocage. En plus de ces sécurités, une application mobile permet de régler le couple maxi et même de mesurer la tension s’exerçant sur les cordages.

On le voit, les deux systèmes ont chacun leurs avantages et leurs tarifs de base sont assez comparables (environ 2600 € TTC). Il est probable qu’à l’avenir, ces aides se développent, facilitant la vie des plaisanciers, comme l’on fait les guindeaux électriques, les propulseurs d’étrave, les moteurs d’annexes… Tous ces appareils dont on pourrait fort bien se passer, mais qui facilitent tout de même drôlement la vie !

L’article est rédigé par Olivier Chauvin.

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