Les allures sont symétriques selon que l’on reçoive le vent de gauche (bâbord amures) ou de droite (tribord amures). On distingue deux familles d’allures, selon que la direction d’où on reçoit le vent. Les allures de remontée, qui vont du près au bon plein et les allures portantes, ou allures de reaching en anglais, qui vont du travers au vent arrière.
Bout-au-vent ou face au vent
Quand un voilier se dirige vers le vent en se rapprochant de l’axe du vent (lofer) ses voiles, se mettent à faseyer, il se trouve alors “face au vent”. Si on pense à un vent du Nord (venant du 360°), l’allure bout-au-vent correspond à l’angle compris entre 315° et 45° environ.
Le près
En s’éloignant de l’axe du vent (abattre) et avec les voiles bordées, le bateau va se mettre en mouvement puis à gîter. On dit alors qu’il navigue “au plus près du vent” ou au près. Si on pense toujours à un vent venant du nord, le près correspond à un angle par rapport au vent de 300° à 60°.
Dans certaines circonstances, pour gagner du cap, le barreur peut décider de lofer pour s’approcher de la direction du vent, avant que ses voiles ne se mettent à faseyer.
Il tient un cap de près serré dit “au plus près”. Au près, les voiles sont bordées, le bateau subit une force latérale élevée qui le fait gîter. A cette allure, les voiles reçoivent un écoulement de l’air laminaire.
Au près, le but paraît deux fois plus loin, le trajet trois fois plus long, le tout quatre fois plus péniblement !
Le bon plein
En s’éloignant encore de l’axe du vent (abattant), le bateau va se mettre progressivement à plat et les conditions devenir plus agréables vers 60° du vent. On arrive au bon plein, une allure sûre, agréable et autorisant de bonnes vitesses. Les voiles sont moins bordées, plus creusées, que pour le près afin d’assurer un bon écoulement des flux de vent.
Le vent de travers ou largue
En abattant (s’éloignant de l’axe du vent) encore, on arrive au largue, la première des allures portantes. Les allures portantes se caractérisent par un écoulement non laminaire, turbulent, des flux d’air sur les voiles. A ces allures, les voiles du bateau reçoit le vent sur un plan perpendiculaire, propice à la transmission de puissance sans création de gîte. Les allures portantes peuvent permettre le déjaugeage du bateau.
Le bateau navigue au 90 ou 270°, bien à plat. Le barreur doit garder son bateau à plat, à la recherche du planning. Le vent paraît faiblir, mais ce n’est qu’un ressenti. Les voiles sont presque débordées et le chariot d’écoute est au milieu du bateau. L’allure est rapide et très confortable. C’est le moment de sortie à l’avant un code-zéro ou un gennaker.
Le grand largue
En poursuivant notre abattée, c’est l’arrivée au grand largue. Il faut creuser les voiles au plus (en fonction des conditions de mer et de temps) pour utiliser au mieux la force du vent dans les voiles. Sous cet angle, le vent pousse le bateau en avant, lui offrant naturellement le déjaugeage. Au largue, le voilier court, débridé, à l’aise. La grand-voile et la voile d’avant sont les plus creusées possible. Au grand largue, la portance créée par l’action du vent dans les voiles peut faire accélérer le bateau puis le faire planer.
Au planning, la surface mouillée des oeuvres vives du voilier a fortement diminué, celui-ci étant fermement tiré en avant par ses voiles. Une surface mouillée moindre implique une meilleure glisse et plus de vitesse qui se traduisent au delà d’un certain seuil par le déjaugeage du voilier. Sur l’étai, on peut conserver le gennaker ou envoyer un spi asymétrique.
Le vent arrière
En poussant encore notre abattée, on atteint bientôt une zone instable, au calme trompeur, le vent arrière. Si tout semble calme, la bôme elle, semble indécise. Sous quel bord va-t-elle se placer ?
C’est une allure désagréable à long terme, car l’empannage n’est jamais très loin ! On peut placer les voiles en ciseaux (une sur chaque bord) pour optimiser leur prise au vent.
C’est l’allure de prédilection du spi symétrique.
On peut installer un frein de bôme pour retenir la grand-voile en cas d’empannage intempestif.
Au vent arrière, l’adresse et l‘attention du barreur sont essentielles, une vague arrivant par l’arrière aura tôt fait de faire empanner le bateau…
BON VENT!
L’article est rédigé par François Meyer.
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