Comment peut-on souffrir de la soif alors que l’on est entouré d’eau ? C’est justement pour rendre potable l’eau des mers, que les dessalinisateurs ont été conçus. Mais comment fonctionnent-ils ?
Sommaire
1 – L’eau, un bien vital !
2 – L’eau douce à bord d’un bateau
3 – Gouttes de vapeur
4 – Une membrane sous pression
5 – Fixe ou mobile ?
1. L’eau, un bien vital !
Pour nos usages humains, rien ne vaut l’eau douce ! Ne voyez-pas ici une quelconque promotion pour la navigation fluviale : tant qu’on se contente de naviguer dessus, l’eau de mer est parfaite ! C’est sitôt qu’il s’agit de cuisiner, de se laver ou d’étancher sa soif qu’elle avoue ses limites ! L’eau de mer contient du sel, ou plutôt des sels, dans des proportions variant de 30 à 40 gr/litre, un taux qui excède de très loin l’apport quotidien recommandé pour le corps humain. En cas d’absorption, au lieu de se désaltérer, notre corps accélérera sa déshydratation en essayant d’éliminer cet excès de sel. Mieux vaut donc ne pas tenter l’expérience !
En cuisine, et pour économiser l’eau douce, on pourra éventuellement cuire les pâtes dans un mélange constitué pour 1/3 d’eau de mer… Elles seront consommables, mais il faut bien avouer que la gastronomie n’en sortira pas grandie… Enfin, pour la toilette ou la vaisselle, la plupart des savons et détergents usuels refusent de mousser à l’eau de mer. On pourra payer à prix d’or, des produits biodégradables dédiés au « Yachting », ou concocter un produit maison selon une des recettes trouvée sur le net, mais il sera tout de même plus simple et plus agréable de disposer d’eau douce !
2. L’eau douce à bord d’un bateau
Selon les usages et les habitudes de l’équipage, on prévoit généralement, une consommation de 3 à 6 litres d’eau par personne et par jour. Bien sûr, la réserve embarquée doit tenir compte des imprévus et aléas qui peuvent largement allonger le temps passé loin d’un robinet. En mer, plus encore qu’ailleurs, l’eau est un bien vital, et il vaut toujours mieux la conserver dans plusieurs réservoirs et récipients qui permettent de limiter les conséquence d’une fuite ou d’une pollution. Même pour quelques heures en bateau ouvert, on embarquera des bouteilles ou un petit jerrican pour parer à toute éventualité. Que l’on envisage une traversée ou une simple sortie, pas question de sortir en mer sans une réserve d’eau douce largement calculée ! Pour gagner en autonomie, ou pour limiter la quantité d’eau embarquée, de plus en plus de marins équipent leur bateau d’un dessalinisateur, qui permet d’assurer une bonne partie des besoins, du moins pour les usages domestiques.
3. Gouttes de vapeur
Pour traiter l’eau de mer et l’adoucir, il faut en éliminer les sels, c’est ce que proposent les dessalinisateurs. Il en existe de toutes sortes et à tous les prix. Les plus simples fonctionnent par distillation, un procédé simple et bien connu : l’eau chauffée se vaporise et vient se condenser sur les parois d’une cloche d’où les gouttes ruissellent et sont récupérées. A part pour la chauffe, la distillation demande peu d’énergie et le soleil peut y suffire, mais la production reste à la mesure des moyens mis en œuvre. Le modèle gonflable et flottant Aquadome, par exemple, est capable de traiter jusqu’à 300 ml par heure d’exposition en plein soleil… Cela paraît peu, mais en conditions de survie, c’est un apport vital !
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4. Une membrane sous pression
Les dessalinisateurs destinés à assurent des débits plus importants utilisent le procédé d’osmose inverse : une pompe à haute pression, force l’eau de mer au travers d’une membrane micro-poreuse qui laisse passer les molécules d’eau et retient les éléments indésirables. La contrainte est qu’une pompe haute pression nécessite beaucoup d’énergie pour fonctionner. Cette énergie peut être humaine comme pour le Katadyn Survivor, un modèle manuel qui est capable de dessaler 4,5 litres d’eau en 1 heure, mais, à 30 coups/minute, il faudra actionner 400 fois le levier pour obtenir un litre d’eau ! Rainman, une marque australienne propose un concept portatif d’autant plus intéressant qu’il est constitués de 2 unités modulables : une pompe haute pression et un ensemble de filtration. Le bloc pompe peut être électrique, si vous disposez d’un générateur, ou équipée d’un moteur à essence autonome. A cela, on peut choisir de connecter l’un des 3 boîtiers de filtration, pour des rendements allant de 50 à 140 l/h.
5. Fixe ou mobile ?
Pour une installation fixe, l’offre est assez abondante, mais nous remarquons plus particulièrement les modèles Aquabase qui sont capables de produire de 30 à 60 l/h. Ces appareils fonctionnent en 12 ou 24 V et consomment peu, grâce à un système de multiplicateur hydraulique. En revanche ces appareils sont lourds (41 et 49 kg selon les versions) et relativement coûteux.
Sur le plan du budget, et à titre indicatif, les prix vont de 249,00 € pour un appareil comme l’Aquadome solaire, 2195,00 € pour un Katadyn Survivor, de 3457 à 5050,00 €, pour un Rainman, et de 6925 à 9999,00 € pour un Aquabase.
Disposer à bord d’un dessalinisateur, permet d’embarquer moins d’eau, et donc de naviguer plus léger et plus autonome qu’auparavant. Bien sûr, comme tout appareil complexe, il peut tomber en panne ou simplement manquer d’énergie. Il n’est donc pas question d’embarquer pour une traversée en ne comptant que sur lui…
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