Plan d’évasion pour plaisanciers en confinement !

8 avril 2020

A défaut de pouvoir profiter des premiers beaux jours pour sortir le bateau de son hivernage et goûter aux embruns printaniers… Alors que tous les plaisanciers sont en confinement et privés pour un temps d’air du large, voici quelques pistes pour mettre à profit ce temps de repli. Les marins sont familiers du confinement ! De tous temps, ils ont occupé leur temps, leurs mains et leur esprit à des travaux qui leur permettaient de s’évader un moment, alors même qu’ils étaient limités par le peu d’outils et de matériaux disponibles.

Nous sommes assignés à résidence en des lieux généralement plus vastes et confortables que la bannette d’un poste d’équipage ; raison de plus pour réaliser ce pour quoi le temps nous manque d’habitude…

1. Matelot premier brin !

Il suffit d’un mètre ou deux de cordage pour s’occuper les doigts un bon moment, en découvrant ou révisant les mystères des nœuds. Pas juste pour le plaisir de la complication, mais surtout pour celui de l’apprentissage ! Pour développer la dextérité que l’on aura ensuite le plaisir d’appliquer à bord sans même y penser. On trouve par exemple des « tutoriels vidéos» très bien fait et qui permettent au plaisancier désœuvré de progresser dans l’Art des nœuds ou du matelotage.
Si vous sortez de cette période compliquée en maîtrisant l’épissure sur tresse creuse ou en sachant réaliser un nœud de chaise, d’une seule main et les yeux fermés, vous n’aurez pas perdu votre temps !

cordage voilier et nœud marin

2. Les plaisanciers en confinement et le modélisme naval !

Le modélisme naval est une activité, qui ne se limite pas à assembler les morceaux pré-découpé d’un kit, par ailleurs difficile à se procurer en ces temps de confinement. On trouve sur la toile, de nombreux plans de formes que l’on peut facilement adapter. Pour les matériaux, avec un peu d’imagination on trouve toujours un bout de panneau à recycler ou le fond d’un vieux meuble à sacrifier !
D’une simple bûche, ou d’un bloc de bois, on peut aussi faire émerger la demi-coque d’un bateau, le sien, ou un autre. Là encore, Internet vous fournira le plan de formes que vous imprimerez à l’échelle voulue avant de découper chaque gabarit dans un morceau de carton fort. A défaut de copains, on confine plus serein au milieu des copeaux !

3. L’école des mousses

En famille, et plutôt que de se confiner chacun de son côté, pourquoi ne pas tenter de partager son savoir avec ses enfants. Des leçons qui si elles ne sont pas au programme du Collège, n’en sont pas moins des connaissances indispensables pour bien démarrer dans la vie ! Calcul de marée, règle des douzièmes, tracé de route, les exercices ne manquent pas ! A vous d’adapter ; de les rendre parlants et attrayants. Les plus jeunes joueront avec les notions de balisage, à compter les éclats des phares ou encore au déchiffrage des cartes marines. En les tenant ainsi sous perfusion d’eau iodée, vous assurez l’avenir… Les enfants confinés d’aujourd’hui sont les navigateurs confirmés de demain !

4. Faire un voyage virtuel

Trop souvent, l’habitude nous fait reproduire les mêmes parcours, les mêmes sorties alors qu’il suffirait d’un peu de hardiesse et d’imagination pour oser « passer de l’autre côté de la pointe ». Prenez le temps de regarder au-delà des rives de votre habituelle carte marine… Les cartes sont à bord du bateau et les lisières de l’écran GPS brident l’imagination ? Qu’à cela ne tienne, utilisez Géoportail, et plus précisément la sur-couche nommée carte littorale qui allie les cartes du SHOM et de l’IGN. Elles ne sont pas suffisamment précises pour naviguer, mais bien assez pour rêver et planifier vos sorties à venir. Croyez-moi, lorsque l’on commence à suivre ainsi les côtes de France, d’île en anfractuosité, les projets d’évasion viennent très vite !

5. Les plaisanciers en confinement ont de la lecture !

Il y a forcément à bord du matériel que vous maîtrisez mal. Un appareil que vous utilisez à une fraction de ses possibilités, une mécanique que vous manieriez mieux ou que vous sauriez réparer si vous preniez le temps d’étudier son anatomie… Commencez par en lire le manuel ! J’avoue bien volontiers qu’il s’agit d’une de mes perversions… Je lis toujours intégralement les notices de mes appareils, même les plus simples, et bien souvent avant même de les acheter… Sans vous inciter à partager ce vice, je vous encourage à profiter du temps libre qui nous est alloué pour lire le manuel de vos appareils, y compris (et surtout) ceux que vous pratiquez déjà. Vous découvrirez sans doute des fonctions ou des raccourcis qui vous faciliteront la vie. Là encore, Internet, et plus précisément les sites des fabricants sont une mine de documentation à lire ou relire.

livre marin ouvert

6. Réviser les règles de sécurité

Enfin, et pour détourner un moment l’attention des inquiétudes actuelles, pourquoi ne pas en rajouter une couche en parlant de sécurité ? En mettant sur la table ces sujets qu’il est compliqué d’aborder au moment de prendre la mer ? Pour une fois on ne pourra pas vous reprocher de plomber l’ambiance ! Quel meilleur moment, en effet, pour vous assurer que tout le monde connait les procédures d’homme à la mer ? Que chacune et chacun maîtrise l’ASN et les modes de communication à la VHF… Que toutes et tous savent prendre la main sur le pilote automatique… A l’issue de cet exercice, et quelles que soient les tensions nées de la promiscuité, vous verrez que le confinement deviendra soudain plus supportable.

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L’article est rédigé par Olivier Chauvin.

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