Essai en mer : Oceanis 31, un voilier élégant et spacieux

23 mars 2020

Lancé en 2007, le voilier Beneteau Oceanis 31 a connu beaucoup de succès avant d’être remplacé par l’Oceanis 30.1. Appartenant à la cinquième génération des Océanis, dessiné par le tandem Finot et Conq, on peut parler d’un beau succès commercial. Ce modèle phare a notamment reçu la récompense « Yacht of the Year » en 2009.

Découvrez dans cet essai bateau, un voilier vivant à la barre, habitable, bien fini et bien pensé, idéal pour les couples ou les jeunes familles.

1. Test de l’Oceanis 31 : une première bonne impression

Debout sur le quai derrière cet Oceanis 31 de 2008, je me dis qu’il a l’air de faire plus que ces 9,30 m de long ce voilier. Est-ce dû à sa largeur de 3,36 m ou à la large jupe arrière que l’on à l’habitude de rencontrer sur de plus grands bateaux ?

En tous cas, il ne manque pas d’allure, avec son cockpit tout de teck revêtu des trois hublots de pont, ses petits hublots de coque et ses minces hublots de roof dont ils suivant le galbe.

2. Un voilier bien équipé d’origine

La barre à roues prend de la place dans le cockpit, mais comme on a l’impression de se trouver sur un plus grand bateau, on est flatté de sa présence même si une barre franche dégagerait de la place. Tiens, l’instrumentation est fournie intégralement par B&G, c’est une bonne chose et le fruit de partenariats poussés dans l’étude des modèles avec les fournisseurs. Ainsi tout l’accastillage est fourni par Harken, les voiles par Elvstrom.

Notre bateau dispose des packs “Confort” et “Offshore” ainsi que de l’option pilote B&G.

3. Un gréement sérieux surtout en version performance

A propos d’accastillage, on trouve deux winches de génois en arrière, près du poste de barre et deux autres sur le roof. La distance n’étant pas énorme, il ne doit pas être trop difficile de manœuvrer le bateau seul.

Harken fournit aussi un hâle-bas rigide, c’est un plus. La grand-voile est semi-lattée (deux ris automatiques) montée à l’allemande, et le génois sur enrouleur présente un recouvrement de 104 %.

La version performance offre une voilure plus puissante, d’une gamme supérieure chez Elvstrom, mais aussi 3 ris automatiques.
En route vers l’avant, je me contorsionne pour passer sous les bas-haubans et arriver au guindeau et à la baille à mouillage qui contiendra autant de chaîne qu’on voudra en emporter ! Sur le trajet, je note un joli liston en bois massif qui court d’avant en arrière.

4. Un intérieur spacieux à géométrie variable

J’emprunte la descente et arrive dans le carré, avec la petite cuisine sur bâbord mais aussi une petite table à carte sur tribord.

Une cabine arrière placée en travers permet de loger un grand gabarit tandis que celle logée dans la pointe avant offre un peu moins de longueur. Toutefois la personne installée le plus en arrière devra passer par dessus l’autre pour sortir ! La salle d’eau est celle d’un 37 pieds ! Ça, c’est un bon point. Hauteur sous barrots 1,82 m.

A noter qu’à partir de 2014, le bateau pouvait être commandé en version “Loft”, lit breton à l’avant ou en version cabine cloisonnée. Les boiseries étaient disponibles en plusieurs coloris de placage synthétiques allant du clair au plus foncé ayant toutes le même rendu… Artificiel… C’est si cher que cela le bois massif ou les placages bois ?

5. Ce qu’il se passe sous les planchers d’un Oceanis 31

L’Oceanis 31 est vendu avec une seule batterie de servitude en standard, mais sur le modèle que j’essaie, une deuxième est installée (2 x 70 Ah) ce qui me semble un minimum. Le chargeur de quai est un 40 A, c’est bien et la batterie moteur séparée des servitude via un séparateur électronique.

Le moteur est un Yanmar de 21 chevaux sur ligne d’arbre avec un gros alternateur de 125 A. C’est un très gros alternateur pour de petites batteries ! Ce sont des AGM, elles ne devraient pas bouillir si facilement… 130 L de gazole offrent une autonomie d’une bonne quarantaine d’heures à vitesse moyenne.

6. Essai bateau : naviguer sur un Oceanis 31

Il est assez rare de pouvoir prendre un apéritif dans le salon d’une maison avec la vue sur son voilier pour ensuite poser son verre, sortir par une baie vitrée et directement embarquer ! Depuis la charmante marina/lotissement privé de Port-Grimaud dans le Var, c’est courant !

Il n’y a pas beaucoup de vent 5/6 nœuds à peine, aujourd’hui, mais le temps est radieux et nous sommes bien déterminés à voir comment marche cet Oceanis 31.

Nous n’avons pas de propulseur d’étrave, mais le poids contenu de ce petit bijou (4900 Kg lège) autorise quelques fantaisies… Nous partons en pivotant l’avant sur notre garde arrière, préalablement passée en double sur le quai, un pare-battage prestement tenu entre le quai et le bateau par une main du bord et, on enclenche la marche avant pour quitter le quai. Qui a dit qu’il fallait un propulseur nous demandons nous en passant devant l’hôtel de la Giraglia ?

Nous sortons pour la journée en direction de Saint-Tropez, pour aller déjeuner à Pampelonne. Le vent souffle de l’Ouest comme souvent dans ce secteur, et nous tirons un premier bord, tribord amure, avec tout dessus, en direction de Sainte-Maxime. On est bien installé, debout, à la barre de ce bateau. La barre répond immédiatement, les deux safrans retournent ce qu’il faut de sensations pour que l’on prenne du plaisir immédiatement.

Je suis bien mieux debout qu’assis car le pataras me gêne dans cette position. Au portant, tout dessus, avec 5 nœuds de vent, on avance, 2, 3 nœuds dans les accélérations, ce n’est pas énorme, mais on avance. Je vire et revire en me servant de l’écoute de grand-voile “Allemande” permettant de l’utiliser depuis la barre.

On vire ensuite pour un bord de travers, en direction du port de Saint-Tropez, tout proche, nous entrons dans l’avant-port au moteur mais nous nous ferons prestement éjecter, pas question de traîner dans ce port en été avec un voilier de la taille des annexes de ses occupants !

Aucun problème, nous apprécions au passage la remarquable manœuvrabilité au moteur du voilier qui se faufile, au doigt et à œil. Remettant le cap à l’Est, c’est le moment de se rendre compte du comportement dans les vagues, ce n’est pas que la météo à changé, mais un Mangusta 165 nous dépasse en trombe (15 nœuds ? 18 Nœuds ?) de très près, en provoquant des remous profonds et rapprochés.

Les équipets de la cuisine restent fermés mais nos œufs quittent l’évier pour réaliser une décoration d’inspiration moderne au sol. Merci à ce charmant équipage de Georgetown. Que la cohabitation avec ces engins insupportables et chargés de jetskis, de lumières sous-marines horribles et autres sonorisation surpuissantes est difficile !

Arrivés au large des plages de Pampelonne nous retrouvons notre aimable pavillon de complaisance entouré d’une quarantaine d’autre engins du même genre…

Nous sentant soudain l’humeur misanthrope, nous continuons notre route pour nous abriter dans une petite anse charmante, au pieds d’un hôtel, pour une partie de baignade et de pêche. Si la baignade fût agréable et facile depuis la large jupe arrière, la pêche ne donna rien. Aucune importance, les provisions ne manquaient pas…

7. En conclusion

Elégant, spacieux, marin et bon marché, pas étonnant que l’Oceanis 31 ait connu un longue carrière, il l’a bien méritée. Son successeur le 30.1 a du pain sur la planche !

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Complétez votre lecture en découvrant la navigation à bord d’un autre modèle Beneteau : Essai Bateau : Beneteau Oceanis 411

L’essai est rédigé par François Meyer.

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