Savez-vous bien mouiller votre ancre ?

29 août 2017
Mouiller ce n’est pas simplement jeter l’ancre en se disant qu’elle touchera bien le fond un jour. Votre bateau doit être hors de tout danger pour bien profiter de votre stop en pleine nature au mouillage.

Un petit rappel n’est jamais de trop avant de partir louer votre bateau à moteur.

Vous voilà à l’heure du déjeuner, le pique-nique au frais dans la glacière. Pas un seul corps-mort de libre à l’horizon et la petite famille qui crie famine : prenez un air détaché, l’œil fixé sur un point vague et le poitrail fier, en expliquant que vous allez simplement faire une manœuvre digne des plus grands corsaires.
Évitez le premier réflexe qui consiste à se coller aux bateaux qui ont déjà mouillé leur ancre : erreur ! Les autres navires sont le plus gros risque d’accident au mouillage !
Prenons les choses dans l’ordre :

1)   Désignez l’heureux volontaire qui fera la manœuvre à l’avant

Il faut un costaud sans problème de dos avec des gants et des chaussures ! Si vous avez une équipe de bras cassés à bord, cela peut être vous à la manœuvre mais l’implication directe d’un tel procédé, c’est votre obligation de transmettre la barre à votre second. A vous d’arbitrer.

2)   Repérez la zone idéale

jumelles


Repérez la zone idéale en surface :
pas de vague, à l’abri du vent et des courants.
Puis penchez-vous sur le côté sous-marin de l’affaire. Vérifiez que la
profondeur est faible (inf à 5-7 m) et que le fond est constitué de sable ou de vase (fond clair) pour que l’ancre accroche bien. Gardez en tête que le bateau tournera autour de son ancre et qu’il risque d’aller heurter d’autres bateaux ou des rochers. Si on demande pourquoi vous êtes loin des autres bateaux, répondez négligemment qu’« il faut respecter l’aire d’évitement ».
Captain, résistez donc aux sirènes chantant que « ça serait mieux plus près du rocher là ! ». On sait comment ça finit les sirènes : au début c’est tout mignon, tout beau et à la fin ça finit au fond de l’eau.

3) Jetez l’ancre

En remontant le vent au ralenti vous venez mourir (vitesse nulle) sur la zone de mouillage tandis que votre équipier avant se tiendra prêt exécuter votre ordre fort et clair : « Jetez l’ancre ! ».
A la réception de votre signal, votre équipier fera passer l’ancre par dessus bord et accompagnera le déroulement, contrôlé, de la chaine par le davier (l’espèce de dispositif à l’avant du bateau qui permet de faire rouler la chaine).
Le moteur au point mort, vous laisserez se dérouler la chaine sur le fond et vous laisserez filer une longueur de mouillage équivalente à 3 fois la hauteur entre le davier et le fond (ex : si vous avez 3 m de fond et un davier à 1 m au dessus de la surface : vous aurez un mouillage de 12 m de longueur (3 x (3+1)).

4) Fixez la ligne de mouillage

nœud sur une bitte d'amarrage

Un nœud de taquet est une bonne base pour s’éviter des déconvenues. Rassurez- vous, pas besoin de s’appeler Olivier de Kersauzon. Révisez quand même un peu avant de partir : c’est un des plus classique.

5) Vérifiez une dernière fois

En reculant votre ancre va accrocher et votre bateau s’immobilisera : c’est bon signe mais cela n’est pas suffisant : il faut donner un petit coup de moteur pour « enfoncer le clou » et bien « crocher » votre ancre.
Avant que tout le monde ne se jette à l’eau, vérifiez d’avoir une échelle pour remonter et que le bateau est bien ancré en prenant un repère fixe à la côte en espérant qu’il ne bouge pas…

6) On reprend les mêmes et on recommence

Pour remonter l’ancre, rien de plus facile :

-Avec un guindeau (le système qui permet de remonter la ligne de mouillage) : on se positionne juste au dessus de l’ancre et on la remonte doucement (surtout vers la fin pour ne pas abimer la coque)
-Sans guindeau : sur ordre de l’équipier, on avance, au ralenti, vers l’ancre tout en en remontant le mouillage. Pareil qu’avec le guindeau, faites attention vers la fin pour ne pas abimer la coque.

Remarques importantes :
Si vous pouvez vous amarrer à un corps mort (une bouée prévue spécialement pour ça, ne pas confondre avec un casier à homard) tout le monde y gagnera au change :

  • Pas de risque de lumbago ni d’écorchure aux mains,
  • Les ancres qui ratissent les fonds provoquent des dégradation à l’habitat marin et aux espèces qui y vivent, pensez à eux !

 

Le pique-nique n’est pas le seul prétexte pour mouiller : en cas de panne, il vaut mieux immobiliser le bateau plutôt que de partir sur les rochers, mais c’est une autre histoire….

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *